Axe 2 · Famille, éducation, transmission aux âges de la vie

Responsable : Violaine Kubiszewski

Présentation

Les travaux de cet Axe s’articulent autour de 4 lignes directrices :
1/ Relations intra-familiales et intergénérationnelles
2/ Protection de l’enfance : parcours de vie, liens familiaux et relation d’aide
3/ Violences en différents contextes (conjugales, sexuelles, scolaires) et aux différents âges 4/ Pratiques éducatives, pédagogiques et processus d’apprentissage.

Ces lignes traitent des problématiques familiales et éducatives, ainsi que des « transmissions » qui peuvent prendre place entre personnes à leur égard (p.ex. au sein du couple parental, entre parents et enfants/adolescents, entre familles et professionnels du travail social ou de l’éducation, entre professionnels et enfants/adolescents etc.). Son objectif est en particulier de mieux cerner les dynamiques et problématiques psychiques et sociales en jeu chez les membres d’une famille, aux différents âges de la vie, ainsi que dans leurs relations avec les professionnels de l’éducation amenés à interagir avec. De nombreuses méthodologies (expérimentations, quasi-expérimentations, recherches- actions, enquêtes, tests projectifs…) sont mobilisées, tant en contexte écologique qu’en laboratoire. La diversité des partenariats noués avec les mondes institutionnel, socio-éducatif, et socio-économique (p.ex.. rectorats, associations, services de médecine légale) permettent d’inscrire nos recherches au plus proches des préoccupations de terrain.

1. Relations intra-familiales et intergénérationnelles

Les différentes configurations familiales et les relations intrafamiliales sont examinées sous différents angles, aux différents âges de la vie et selon les différentes étapes du cycle familial. Qu’elles soient adaptatives ou non, nous les examinons tant du côté du couple, de la fratrie, du groupe fraternel, de la dyade parent/enfant qu’en tenant compte de la dynamique familiale dans son ensemble.
À titre d’exemple, la naissance d’un enfant, le « devenir parent », le devenir grand-parent, le devenir « aidant » peuvent être des étapes déstabilisantes. Nous examinons l’origine des difficultés susceptibles d’émerger lors de ces phases critiques de la vie en considérant parallèlement l’effet de la vie psychique propre à chaque sujet, de ses liens avec autrui, de ses contextes (de vie, culturel…), des représentations sociales dans la compréhension de ces phases. C’est aussi le fonctionnement familial qui est appréhendé en tant que groupe ayant une dynamique propre et dans son évolution en contexte de vulnérabilité (violence conjugale, vieillissement, maladie, incarcération d’un parent) et ce, en utilisant des méthodologies classiques et originales (p. ex : outils projectifs individuels et familiaux). Les logiques de transmissions intergénérationnelles, par exemple des problématiques psychiques, des représentations, normes et pratiques sociales, sont également considérées.

2. Protection de l’enfance : parcours de vie, liens familiaux et relation d’aide

Les recherches réalisées dans le champ de la protection de l’enfance analysent les interventions socio- éducatives, leur accompagnement et soutien mis en œuvre, les parcours des enfants et des jeunes en familles d’accueil mais aussi du devenir des adultes, anciens enfants placés. Nous prenons en compte les établissements, étudions les processus éducatifs et relationnels développés et les places de chacun au sein des dispositifs étudiés. Les recherches accordent une place importante à l’ensemble des acteurs du champ étudié, en leur donnant la parole. Tout d’abord les professionnels de l’enfance afin de mieux comprendre leurs pratiques, en les impliquant dans les recherches, les parents en les associant à la démarche, mais aussi les jeunes et les enfants confiés. Des méthodologies de recherches croisées et variées sont proposées en fonction des terrains étudiés.
Un ensemble de travaux de recherche se focalise sur les relations affectives développées au sein de la famille d’accueil, d’un point de vue sociologique et psychologique à partir de l’analyse de la parentalité d’accueil, de la place de l’enfant et de ses différents types d’attachement. Plus largement les questions liées aux relations significatives autour de l’enfant, et de ses différentes figures d’attachement sont étudiées. L’analyse des parcours de prises en charge des enfants et des dynamiques de placement ont pour objectif d’améliorer les connaissances existantes sur les trajectoires des enfants confiés et d’avoir une meilleure lisibilité des facteurs conduisant aux fragilités et ruptures de liens et de filiation. D’autres recherches analysent des trajectoires développementales, afin de mieux identifier les facteurs contribuant au devenir des enfants une fois sortis du système. L’analyse du parcours de vie est également proposée à partir du processus d’écriture de l’histoire de vie de l’enfant confié. Ces situations de vulnérabilités sont aussi appréhendées sous le prisme de la relation d’aide dans ses différentes formes et lieux (famille d’accueil, établissement). Les recherches-actions impliquant les acteurs de terrain sont développées en partenariat avec les professionnels de l’enfance, afin de mieux cerner les pratiques de terrain et apporter des préconisations. Les recherches proposées s’inscrivent à la fois dans le contexte français, européen mais aussi international avec notamment les travaux autour de la parentalité d’accueil en Europe, la participation des enfants et des parents en France et au Québec, ou encore la construction psychique identitaire des enfants abandonnés en institution en Côte d’ivoire.

3. Violences en différents contextes (conjugales, sexuelles, scolaires) et aux différents âges

La thématique des violences – objet d’attention majeur des professionnels de la famille et de l’éducation – est travaillée dans différents contextes et aux différents âges de la vie. Il s’agit de mieux comprendre l’émergence de ces violences, les processus psychiques, psychopathologiques et socio-cognitifs qui les sous-tendent ainsi que leurs répercussions individuelles et/ou pour le groupe. Ces travaux prennent place dans différents contextes institutionnels et socio-économiques (p.ex.. : centre de recherche juridique, associations, service de médecine légale au CHU, académie – rectorat.).
Sur la question des violences sexuelles et des violences conjugales, nous travaillons sur leurs origines, conséquences et répercussions au plan psychique, familial, groupal et collectif. Nous examinons par exemple les stratégies d’attachement individuelles dans ce type de configuration, les capacités de mentalisation, les répercussions somatiques, les liens corps-psyché individuels, groupaux et les systèmes de fonctionnement familiaux. Nous portons également une attention particulière aux filtres sociocognitifs qui légitiment et opacifient ces violences (sexisme ambivalent, mythes associés aux violences domestiques…). Des outils d’évaluation sont élaborés pour mieux repérer et évaluer les besoins liés à ces questions, comme par exemple dans le cas des comportements sexuels problématiques d’enfants. Dans le domaine scolaire étendu jusqu’aux cyber-espaces, nous questionnons les facteurs
Enfin, des travaux évaluent l’efficacité des interventions de prise en charge des personnes concernées par ces violences.

4. Pratiques éducatives, pédagogiques et processus d’apprentissage

Enfin, cet axe s’intéresse aux pratiques éducatives et pédagogiques, ainsi qu’aux processus d’apprentissages. Les différentes méthodes pédagogiques et de formation (en contexte scolaire, périscolaire, en co-présence comme en ligne) y sont étudiées tant dans leur efficacité que dans leur faisabilité, aussi bien sur les régulations intra- et interindividuelles que systémiques et organisationnelles. Ainsi, notre intérêt porte, de manière non-exhaustive, sur les questions d’apprentissages (explicites comme implicites), de prévention, de performances académiques, de motivation, de régulations comportementales et émotionnelles, et d’innovation. Ces dimensions sont examinées dans une variété de contextes grâce à divers partenariats : scolaires (p.ex.. : rectorat de Besançon, de Grenoble), universitaires (p.ex.. : UFR ST et SUP-FC – Université de Franche Comté) ou encore de formations professionnelles (p.ex.. : services de soins infirmiers).
A titre d’exemple, nous travaillons sur la thématique de l’environnement scolaire, en nous intéressant notamment aux pratiques favorisant un bon climat scolaire (p.ex. : School Wide Positive Behavioral Interventions and Support, renforcements différentiels des comportements) et à leurs effets sur les comportements des élèves, leurs perceptions et leurs performances scolaires. Nous nous intéressons également aux acteurs pédagogiques, par exemple via l’analyse de l’activité des inspecteurs en orientation au Cameroun. Il s’agit alors d’analyser les conflits qui émergent des écarts entre les tâches (le prescrit) et les activités (le réel). Au niveau universitaire, des travaux sont réalisés sur la question des mobilisations des identités étudiantes pour améliorer leurs apprentissages et facteurs motivationnels (p. ex. : types de motivation, buts, estime de soi). Nous testons par exemple l’effet de l’usage d’exerciseurs en ligne mobilisant des outils de comparaisons sociales. Concernant les établissements de formations professionnels, l’axe aborde le rôle des processus émotionnels dans le développement des compétences (p.ex.. dans la formation en soins infirmiers). Enfin, des travaux portent sur l’étude des processus liés à la mémoire et aux mécanismes cognitifs impliqués dans les apprentissages (p.ex.. lien entre souvenirs sensoriels et mémoire à long terme).