Soutenance de thèse de Marie Naimi

6 décembre 2023
14h
UFR SLHS
Salon Préclin

Sous la direction d’Almudena Sanahuja et d’Alexandra Vidal-Bernard

Résumé

Titre : Étude des enveloppes psychiques et de la transmission transgénérationnelle chez certaines femmes victimes de violences conjugales : configuration d’un « Moi-peau cara-poulpe » individuel et familial

Mots-clés : violence conjugale et intrafamiliale – transmissions inter et transgénérationnelles – enveloppes psychiques – Moi-peau – traumatisme.

Les situations de violences conjugales sont de plus en plus visibles dans l’espace sociétal, législatif, politique et constituent un problème de santé publique. Si les recherches actuelles investiguent l’origine de la conjugalité violente dans ses composantes individuelles et intersubjectives, ce sujet est peu abordé dans une perspective familiale inter et transgénérationnelle. En appui sur l’approche psychanalytique groupale-familiale, c’est sur cette zone d’ombre que se porte notre regard afin de tenter d’élargir les modèles actuels de compréhension de certaines formes de violences au sein du couple. Dans cette optique, cette thèse navigue au travers des dimensions inconscientes intra, inter, transpsychiques, articulant la dimension diachronique et celle synchronique. Pour ce faire, elle explore la qualité de l’enveloppe psychique individuelle et familiale de certaines femmes victimes ainsi que l’efficience de leurs fonctions respectives. A partir de l’étude de ces contenants psychiques, ce travail appréhende les facteurs de vulnérabilité conduisant certaines femmes à nouer un lien conjugal marqué par l’emprise. En revenant au creuset groupal du Moi-peau individuel, cet écrit met le projecteur sur les enjeux inconscients unissant les deux membres du couple et la manière dont il peut être infiltré par des héritages familiaux des deux lignées. Sous cet angle, la violence au sein du couple peut être entendue non plus comme un phénomène appartenant uniquement aux partenaires, mais comme l’expression d’une trace transgénérationnelle dont le potentiel traumatique s’actualise dans le théâtre du lien amoureux. La réflexion proposée s’éloigne d’une vision dichotomique agresseur/victime mais n’enlève en rien la responsabilité pénale des hommes auteurs commettant majoritairement ces agirs.

Le point de départ hypothétique de cette recherche postule l’existence d’une trace transgénérationnelle traumatique présente dans certaines formes de conjugalités violentes et correspondant à une « empreinte inconsciente maudite » (Sanahuja, Bernard et Naimi, 2020). D’un point de vue méthodologique, nous avons recours à une étude qualitative utilisant une approche projective novatrice alliant les épreuves individuelles du Rorschach, du Thematic Apperception Test, avec les tests familiaux de génographie et spatiographie. Les résultats d’analyse mettent en évidence l’existence d’une configuration spécifique de l’enveloppe psychique dans certaines situations de violences conjugales : « un Moi-peau cara-poulpe » au niveau individuel et familial.

Composition du jury

Monsieur Christophe BITTOLO, Maître de conférences habilité à diriger des recherches, Université Paris Cité – Rapporteur

Monsieur le Professeur Patrice CUYNET, Professeur émérite de psychologie clinique et psychopathologie, Université de Franche-Comté – Examinateur

Monsieur le Docteur Alberto EIGUER, Psychiatre, Directeur de recherches au laboratoire de psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse, Institut de psychologie, Université Paris Centre – Examinateur

Madame le Professeur Almudena SANAHUJA, Professeur de psychologie clinique et psychopathologie, Université de Franche-Comté – Directrice de thèse

Madame le Professeur Anne THÉVENOT, Professeur de psychologie clinique et psychopathologie, Université de Strasbourg – Rapporteur

Monsieur le Professeur David VAVASSORI, Professeur de psychologie clinique et psychopathologie, Université de Toulouse – Examinateur

Madame Alexandra VIDAL-BERNARD, Maître de conférences, Université de Franche-Comté – Directrice de thèse