Soutenance de thèse de Crystal Tomaszewski

2 décembre 2024
13h
UFR SLHS
Grand salon

Soutenance de thèse de doctorat en psychologie clinique et psychopathologique : Danse-thérapie dans la prise en charge psychothérapeutique de femmes victimes de violences sexuelles, issues d’un parcours migratoire. Étude comparative longitudinale et évaluation thérapeutique.

Sous la direction de Rose-Angélique Belot, Professeure des universités à l’Université de Franche-Comté, Aziz Essadek, Maîtres de conférences à l’Université de Lorraine et Christophe Clesse, Lecteur à l’Université de Roehampton, UK. 

Résumé de la thèse

Sur le plan international, aucun pays n’est épargné par la violence physique, psychique et sexuelle que les femmes subissent. Les violences sexuelles font partie des actes de violence qui détiennent le plus fort impact traumatique. Parfois, les facteurs systémiques et psychologiques ne permettent pas à aux femmes qui ont été victimes de violences sexuelles d’avoir accès aux soins psychologiques usuels. Cela rend nécessaire le développement de nouveaux dispositifs thérapeutiques, tels que les ateliers de danse comme thérapie (DcT) RECRÉATION, mis en place par l’association LOBA. Cette recherche en psychologie clinique évalue l’efficacité de ce dispositif. Elle se concentre sur l’étude des processus psychiques qui sont en lien avec le traumatisme, les violences sexuelles, les stratégies d’attachement individuelles, l’empowerment, les troubles à expression somatique et symptômes associés. Enfin, un intérêt particulier est porté au lien corps et psyché. 

Méthode

Ce projet de thèse comporte trois dimension de recherche. Les données quantitatives de l’essai clinique comparatif (n=2, N=26) ont été recueillies à l’aide d’auto-questionnaires et a pour objectif l’évaluation de la prise en charge assurée parle dispositif RECRÉATION. Les données qualitatives longitudinales ont été recueillies grâce à des entretiens de recherche auprès de N=3 participantes volontaires incluses dans la recherche mais non-participantes aux ateliers. Un dernier recueil des données a été réalisé avec des entretiens semi-directifs, menés auprès de professionnels hors LOBA (N=19) et de participantes aux ateliers RECREATION (N=15). 

Résultats

Les ateliers de danse comme thérapie RECRÉATION participent à réduire les symptômes d’anxiété, la détresse affective générale du sujet et les symptômes généraux de trouble de stress post-traumatique (TSPT), en particulier l’hyperactivité neurovégétative. Ils améliorent aussi la perception globale de soi, agissent sur la perception de la santé physique et amorcent une amélioration de la confiance et de la compréhension des autres. Les données longitudinales qualitatives ont mis en évidence des facteurs individuels facilitant ou entravant le processus thérapeutique(capacités de mentalisation, stratégies d’attachement et construction identitaire). Une approche psychodynamique et psychanalytique est essentielle pour repérer le négatif du trauma et préserver l’alliance thérapeutique. L’analyse thématique a démontré une grande acceptation et appréciation de la DcT parmi les pro et participantes, avec des effets bénéfiques notés en fonction des objectifs professionnels d’amélioration de chaque individu. Mis à part la diminution des symptômes de TSPT, les difficultés rencontrées par les participantes sont bien identifiées par les professionnelles. 

Discussion

Le positionnement intersectionnel et la psychothérapie institutionnelle sont essentiels à la prise en charge de notre population d’intérêt. De plus, l’amélioration du traumatisme psychique est largement explorée sous le prisme du TSPT. Une exploration psychodynamique et psychanalytique est bénéfique à l’orientation et à la prise en charge clinique des patients. Enfin, la danse thérapie est un outil thérapeutique qui peut non seulement enrichir l’offre de soin existante mais, aussi et surtout pour notre population d’intérêt, constituer une porte d’entrée vers la psychothérapie.

Perspectives cliniques, pratiques et scientifiques

Pour soutenir le développement de la danse comme thérapie, les futurs travaux de recherche peuvent cibler les variables spécifiques aux populations et problématiques d’intérêt. Poursuivre les recherches existantes permettrait de consolider la pratique de la danse comme thérapie et d’argumenter plus justement en sa faveur. Enfin, il est nécessaire de soutenir et d’approfondir l’approche psychodynamique et psychanalytique dans la prise en charge du traumatisme, du trauma et du négatif du trauma.

Composition du jury

  • Mme. Rose-Angélique BELOT – Professeure des universités, Université de Franche-Comté – Directrice de thèse
  • Mme. Magalie BONNET-LLOMPART – Professeure des universités, Université de Franche-Comté – Présidente et Examinatrice
  • M. Christophe CLESSE – Maître de conférences, Université de Roehampton, Londres – Co-directeur de thèse
  • M. Aziz ESSADEK – Maître de conférences, Université de Lorraine – Co-directeur de thèse
  • Mme. Alexandra LAURENT – Professeur des universités, Université de Bourgogne – Examinatrice
  • M. Karl-Leo SCHWERING – Professeur des universités, Université Sorbonne Paris Nord – Rapporteur
  • Mme. Laure RAZON Maîtresse de conférences, Université de Strasbourg – Rapporteure