Soutenance blanche par Marie Naimi, doctorante en psychologie clinique

9 novembre 2023
17h
Salle K20

Dans le cadre des Rencontres du Laboratoire de Psychologie, Marie Naimi, doctorante en psychologie clinique, présentera sa thèses « Étude des enveloppes psychiques et de la transmission transgénérationnelle chez certaines femmes victimes de violences conjugales : configuration d’un « Moi-peau cara-poulpe » individuel et familial »

Cette thèses est sous la direction d’Almudena Sanahuja, professeure en psychologie clinique, et Alexandra Vidal-Bernard, maître de conférence en psychologie clinique.

Les situations de violences conjugales sont de plus en plus visibles dans l’espace sociétal, législatif, politique et constituent un problème de santé publique. Si les recherches actuelles investiguent l’origine de la conjugalité violente dans ses composantes individuelles et intersubjectives, ce sujet est peu abordé dans une perspective familiale inter et transgénérationnelle.

En appui sur l’approche psychanalytique groupale-familiale, c’est sur cette zone d’ombre que se porte notre regard afin de tenter d’élargir les modèles actuels de compréhension de certaines formes de violences au sein du couple. Dans cette optique, cette thèse navigue au travers des dimensions inconscientes intra, inter, transpsychiques, articulant la dimension diachronique et celle synchronique.

Pour ce faire, elle explore la qualité de l’enveloppe psychique individuelle et familiale de certaines femmes victimes ainsi que l’efficience de leurs fonctions respectives. A partir de l’étude de ces contenants psychiques, ce travail appréhende les facteurs de vulnérabilité conduisant certaines femmes à nouer un lien conjugal marqué par l’emprise.

En revenant au creuset groupal du Moi-peau individuel, cet écrit met le projecteur sur les enjeux inconscients unissant les deux membres du couple et la manière dont il peut être infiltré par des héritages familiaux des deux lignées. Sous cet angle, la violence au sein du couple peut être entendue non plus comme un phénomène appartenant uniquement aux partenaires, mais comme l’expression d’une trace transgénérationnelle dont le potentiel traumatique s’actualise dans le théâtre du lien amoureux.

La réflexion proposée s’éloigne d’une vision dichotomique agresseur/victime mais n’enlève en rien la responsabilité pénale des hommes auteurs commettant majoritairement ces agirs. Le point de départ hypothétique de cette recherche postule l’existence d’une trace transgénérationnelle traumatique présente dans certaines formes de conjugalité violentes et correspondant à une « empreinte inconsciente maudite » (Sanahuja, Bernard et Naimi, 2020).

D’un point de vue méthodologique, nous avons recours à une étude qualitative utilisant une approche projective novatrice alliant les épreuves individuelles du Rorschach, du Thematic Apperception Test, avec les tests familiaux de génographie et spatiographie. Les résultats d’analyse mettent en évidence l’existence d’une configuration spécifique de l’enveloppe psychique dans certaines situations de violences conjugales : « un Moi-peau cara-poulpe » au niveau individuel et familial.