Journée d’étude interdisciplinaire sur les violences envers les femmes
Présentation
Dans l’Antiquité déjà, nombreux sont les récits qui décrivent des violences envers les femmes (Bodiou, 2015, 2019), et les travaux des historiens montrent que cette réalité concerne toutes les périodes de l’Histoire (Chauvaud, 2018). Pourtant, même si ces violences sont davantage étudiées, interrogées et éclairées aujourd’hui, leur ampleur reste alarmante et peut notamment s’expliquer par la persistance des inégalités de genre (Jouvet, 2018 ; Lelaurain et al., 2021).
Lorsque ces violences s’immiscent dans les dynamiques conjugales, les relations se transforment en liens de terreur, de haine et de souffrance qui favorisent le développement de dysfonctionnements psycho-affectifs et de maladies somatiques graves (Cesari et al., 2022). Ces traumatismes se cristallisent alors dans la psyché individuelle et dans les dynamiques intrafamiliales, favorisant les phénomènes circulaires de répétition inter et transgénérationnelle (Bernard et al., 2022 ; Naïmi et al., 2022). A ce titre, les recherches en psychologie montrent que la construction psychique des femmes est cruciale dans la possibilité, pour celles-ci, de se prémunir de l’instauration de l’emprise et des violences chroniques (Cesari et al., 2022, 2024).
Toutefois, malgré une considérable libération de la parole autour des violences envers les femmes, la prévention reste plus que jamais nécessaire. L’organisation de cette journée d’étude, en collaboration avec le Laboratoire de Psychologie de Besançon (Université de Franche-Comté), le Service de Médecine Légale et Victimologie du CHU de Besançon et la MSHE Ledoux, vise à interroger les différents visages de ces violences pour offrir une compréhension holistique du phénomène au regard du contexte et de la clinique actuelle.