28 novembre 2024
14h-16h
Salle 003
MSHE
Séminaire de l’Axe 3 Pratiques professionnelles Groupes et Institutions de Travail.
Avec Nathalie Chapon et Céline Adjo Notokpe.
Présentation par Nathalie Chapon du projet PAGENS, en cours de construction en vue de répondre à l’appel à projet Marie Curie Staff Exchange (en janvier 2025). Il s’agit d’un projet pluridisciplinaire auquel le Laboratoire de Psychologie est associé..
Céline Adjo Notokpe fera une présentation sur l’image du corps chez l’adolescent en surpoids et sa famille au Togo, une recherche réalise dans le cadre de sa thèse soutenue sous la direction d’Almudéna Sanahuja.
Résumé de la présentation
En occident nombre de travaux sur la psychopathologie du surpoids impute à celui-ci d’être un agir somatique exprimant ou résultant d’un mal-être psychique individuel et/ou familial de l’adolescent traduisant des fragilités narcissiques marquées (Carof, 2017 ; Sanahuja & Vicente, 2018 ; Benoît 2020). Dans le contexte africain en général et au Togo en particulier, il semble que le surpoids n’a pas la même résonnance. On part de l’idée qu’indépendamment du surpoids mais aussi en lien avec celui-ci, l’image du corps chez l’adolescent en surpoids au Togo est avant tout tributaire de l’image du corps social qui l’a porté et donc du regard social sous lequel il a grandi. L’étude réalisée dans le cadre de la thèse, explore, décrit et analyse le phénomène du corps gros, en surpoids à travers son image inconsciente du corps individuel et familial chez l’adolescent au Togo. La méthodologie est basée sur une contextualisation in situ des considérations socio-culturelles sur le surpoids, l’obésité, l’image corporelle et le poids en population générale adulte et adolescente auprès de 373 participants (151 adultes, 222 adolescents) ainsi qu’une lecture comparative de l’image du corps individuel et familial auprès de 30 adolescents (15 en surpoids et 15 non en surpoids). Les résultats suggèrent que dans le contexte socio-culturel africain en général et togolais en particulier, le surpoids est d’abord un phénomène du corps, banal à l’instar d’un corps petit, grand ou mince et perçu comme un signe d’épanouissement du corps et de l’esprit ainsi qu’une aisance économique. Ainsi, pour décrire une personne en surpoids dans nombre de pays africains on dit d’elle qu’elle est « en forme »; le surpoids n’est pas d’emblée pathologisé, encore moins, psychopathologisé en Afrique tant qu’elle n’handicape pas le quotidien du sujet. L’obesité ne questionne que lorsqu’elle est morbide ou massive (IMC supérieur à 40kg/m2). Ainsi le surpoids serait-il représentatif d’un idéal du corps social en Afrique ?